Les retrouvailles des BoboDiouf aprùs plus de 21 ans dans la nostalgie totale 😱😭

Les retrouvailles des BoboDiouf aprùs plus de 21 ans dans la nostalgie totale 😱😭

Je me suis rĂ©cemment replongĂ© dans les aventures comiques de la sĂ©rie burkinabĂ© « Les Bobodiouf ». J’ai dĂ©vorĂ© inlassablement des dizaines d’épisodes de cette production du dĂ©but des annĂ©es 2000. Renouer avec tous ces acteurs loufoques, sans filtres ou faussement modestes m’a fait rire Ă  gorge dĂ©ployĂ©e. Avec un peu de recul, j’ai rĂ©alisĂ© que le succĂšs des « Bobodiouf » n’avait rien d’anodin. La sĂ©rie avait dĂ©barquĂ© sur les Ă©crans lors de l’avĂšnement des chaĂźnes du cĂąble. L’effet de fascination et l’abondance de l’offre de contenus auraient pu desservir la troupe. Mais, fort heureusement, les telenovelas n’avaient pas encore pris la tĂȘte de nos sƓurs.siriki et souke

L’on dĂ©couvrait alors ces acteurs Ă  l’accent typĂ© et au tempĂ©rament de feu pour certains. Ce cĂŽtĂ© rĂąleur et bagarreur a Ă©tĂ© la marque de fabrique des personnages comme Tonton Brama, Tanti Abi, MaĂŻ ou encore Oumou. A cĂŽtĂ©, les plus pondĂ©rĂ©s se faisaient marcher sur les pieds, tandis que les plus « idiots » se faisaient toujours avoir par les filous. Cet Ă©quilibre entre les personnages avait de quoi soufflĂ© le chaud et le froid mais toujours avec humour.

Les histoires rĂ©unissaient tous les archĂ©types des rĂ©alitĂ©s africaines, oĂč on s’aime Ă  l’instant pour se bagarrer la seconde d’aprĂšs, oĂč des femmes dĂ©pensent leur argent Ă  acheter toute sorte de talisman chez un marabout, oĂč le plus riche de la famille doit nourrir tout son village, oĂč l’on noie ses soucis dans les boissons alcoolisĂ©es traditionnelles, oĂč l’on rĂȘve de grandeur sans travail, etc.

Des personnages bien plus naĂŻfs que sympathiques, comme Siriki et SoukĂ©, ont tant et tant de fois essayĂ© (parfois de maniĂšre illĂ©gale) de s’en sortir. Mais, pour ces deux charlots, ça a toujours un retour Ă  la case dĂ©part, un peu Ă  l’image de ces jeunes des quartiers africains en quĂȘte permanente d’un rempart.bobodiouf

Ainsi, « Les Bobodiouf » dĂ©crivent sans gravitĂ© (quelquefois de maniĂšre caricaturale) le quotidien des familles ordinaires. Mais, au-delĂ  de la trame, il y a l’authenticitĂ© des acteurs. Ceux-ci ne singent pas les modĂšles servis comme rĂ©fĂ©rence par les mĂ©dias. Tout ce qui Ă©mane d’eux revendique leur appartenance Ă  partager aux autres cultures du monde entier, par le rire. AprĂšs l’arrĂȘt de la sĂ©rie, on continue de la consommer avec le mĂȘme plaisir et Ă  se demander ce que sont devenus les acteurs de cette saga familiale typiquement africaine. Certains sont morts (tonton Brama, tanti Abi et tonton Drissa). Les autres, moins en vue aujourd’hui, ont poursuivi des carriĂšres sans vĂ©ritable gloire, en essayant de se dĂ©faire des personnages qui leur collent encore Ă  la peau et dont ils seront peut-ĂȘtre Ă©tiquetĂ©s toute leur vie.

Le public affichera certainement un sourire nostalgique en voyant le duo Siriki et Souké dans le prochain film du Camerounais Thierry Ntamack intitulé, « Le serpent de bronze », dont la sortie  est prévue pour août 2018.

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